Soy el Albatros que te espera en el final del mundo
Sara Vial
Quand je ne serai plus que l'aube de moi-même Et que toi mon ardent tu pleureras mes jours Comme pleure la mer en enlaçant la plaine De ses bras ensablés où s'enlise l'amour
Quand je ne serai plus que l'écho du silence Et que toi mon ardent tu chanteras mes jours Comme chante la mer quand le vent ensemence Les quatre voies nacrées du voyage au long cours
Quand je ne serai plus que l'idée de moi-même Et que toi mon ardent tu penseras mes jours Comme pense la mer aux longs sanglots d'ébène Lorsque la nuit distraite enfante son retour
Je serai le sais-tu ta douce démesure Cet indolent frisson que le vent mènera Au parvis siliceux d'une aurore si pure Où notre amour enfoui à jamais fleurira
Je ne sais d’ici que le lent ravitaillement des heures
Et le chant incessant écharpant le silence
Je ne sais d’ici que l’ongle des sentiers qui écosse la plaine
Et la mer au lointain qui lisse ses bas bleus
La paresse des îles
Le rouet de tes yeux
L’indolence des palmes
L’insolence des cieux
Tu es cet ébloui revenu du silence
Tu es ce murmuré dans le soir silicieux
Tu as repris l’espace comme on reprend la chance
Avec au cœur l’espoir d’un ultime voyage
Tu es cet ébloui qui se joue des naufrages
Tu me l’avais promis
Le bonheur s’est posé
Le bonheur s’est posé
Comme une sentinelle
Il a franchi le gué
Il a passé le feu
Et retroussé là-bas l’étang aux tourterelles
Les jours sont devenus patients
Dans son écrin d’azur
La mémoire se prélasse
Pas un souffle de vent
Aux jupes des terrasses
J’entends battre ton cœur
Au poignet du printemps
Je ne sais d’ici que le lent ravitaillement des heures
Je vis à quelques pas du silence