Les berges cantilènes
Propagent leur murmure
L’aigrette du soleil
Siphonne l’horizon
L’été s’enfuit déjà
Pâlissant les lasures
Et la coulée d’azur
Glissant sur le gazon
C’est un petit chemin
Traînant dans la luzerne
C’est une flaque folle
Où la feuille s’ébat
Un chant marmoréen
Que l’angelot rappelle
Un amour oublié
Qui revient sur ses pas
Qui parle ainsi dans l’ombre
Pour mieux se souvenir
Des fleurs en allées
Et du temps qui soupire ?
Ah les belles amours
Que l’été nous donna
Qui moururent à demi
Ou ne moururent pas !
Les berges cantilènes
Sauvages se hérissent
Voici le vent du nord
Qui s’élance des joncs
Emportant dans sa course
Les belles sauvagines
Et les amours transis
De l’arrière-saison
Sylvie Méheut