Dors
De ton sommeil d'argile et de faïence
Dors
Plus près de moi encore
Au ras de ton enfance
Dors
Sur les lèvres d'avril
Sur le limon des prés
Sur le vermillon fou des vestiges du temps
Dors
Au grand soleil de ma maison
Dors
La mer au loin roucoule
Et le vent s'émerveille
Dors
Que j'entende encore le chant de ta mémoire
Et l'écho flamboyant des heures accomplies
Dors
Il n'est plus grand bonheur que de voguer ainsi
Lorsque chante le ciel sous la charpente éprise
Et que la mer au loin fanfaronne si grise
En remorquant nos pas
Dors
Puisque je veille
Et qu'il n'est de sentence
Au chevet de l'émoi
Dors au seuil de ma joie
Sylvie Méheut
Extrait du recueil Le cercle de l'aurore, Monde en poésie éditions.