La palette du soir embaume le jardin
Le préau se prélasse et une lune tendre tend son catogan d’or aux forges de Vulcain
Demain s’en reviendra tanguer sur les ardoises
Demain s’en reviendra comme s’en vient demain, corroyant l’Orient et remembrant l’armoise de son stylet d’étain
Sur nos fronts de faïence, le silence s’appose et carambolent roses les virgules du temps
Vois cet instant fugace où le voile se tend
Ce souffle sur la mer comme un affleurement, il semble désigner des hyménées suprêmes où les âmes s’enchaînent inexorablement
Que vienne le Léthé lécher nos veines folles et que nous y trempions nos regards bleu turquin
Et qu’un prime soleil lisse de sa couronne la toge du chemin !
Mais sur les cannelures orangées des lucarnes, déjà la nuit s’ébroue, noire de vacuité
Nous rentrons à pas lents sous le préau d’opale, ivres d’éternité
Sylvie Méheut