La Ria souriait et scandait nos seize ans
Seize ans ! L’éternité glissait entre les trembles
Et nous nous ne redoutions ni le Temps ni le Tendre
Quand l’aiguillon de mai fanfaronnait au vent
Et nous allions ainsi frayant le soir naissant
Toi et moi réunis au sein de la mesure
Toi plus échevelé qu’une grappe d’azur
Moi plus frivole encor que l’axe du printemps
Des cabochons de feu émaciaient les nuages
La Ria s’exaltait entraînant vers la mer
Le fuselage d’or des frondaisons sauvages
Et nous la regardions déployer ses mirages
Quand sur nos cœurs nubiles se posa l’éphémère
La feuillée s’écarta sépulcrale et volage
Seize ans ! L’éternité émaciait les nuages
Sylvie Méheut