Tu me tues chaque jour
Dans cette impasse-là
Immergée dans l’aréole d’une fourmilière sans joie
Je m’éprends de l’attente
De l’attente de toi
Pierre sonnante d’une extraction sourde
Fièvre ardente
Ô toi
Ta main lentement révèle mes secondes
La chute inutile de mes reins s’isole et se débat
Nuage de toi sous mes chevilles
Hisse ma joie
Ô toi
Épargne-moi
Je progresse sans toi
Qu’importe l’attraction
De la foi quadrillant mes offrandes
Je demeure circulaire dans l’arène de toi
Je vais sans corps
Je suis le langage qui précède ta joie
Je couvre les mille pâtures où tu t’ébats
Ô toi
Ceux de là-bas ne savent pas
Que tu vis fou en moi
Sous l’épineuse matrice de ma voix
Ô toi
Ceux de là-bas ne savent pas
Sylvie Méheut
Extrait d’Immanences - Éditions Atlantica, 2010.