Je n’ai gardé de toi
Qu’une ville où ruissellent
Nos ombres épiflores
Et nos pas aguerris
Ton espoir effleurant
Le sceptre de l’aurore
Et tes doigts de luzerne
Où se mire la nuit
Et si la mort te prit
Comme on prend le silence
À plus pauvre que soi
Pour endiguer son cri
Et si la mort te prit
Comme on reprend la chance
Comme on reprend la mer
Comme on reprend la vie
Sache que je chéris
L’écho de ta jeunesse
Le noir de ton œil doux
Sous un porche d’oubli
Et nos instants voilés
Qui naviguent sans cesse
Vers ces cieux épiflores
Où ton regard fleurit
Quand au hasard des jours
J’embarquerai lointaine
Pour cet horizon roux
Qui distille les heures
Je sais qu’une aille tiède
M’épaulera sereine
Pour aligner la mer
Aux rameaux de ton cœur
Je n’ai gardé de toi
Qu’une ville où ruissellent
Nos ombres épiflores
Et nos pas aguerris
Ton espoir effleurant
Le sceptre de l’aurore
Et tes doigts de luzerne
Où se mire la nuit
Sylvie Méheut
Extrait du recueil Le cercle de l'aurore, Monde en poésie éditions.